Artiste : Majid Bekkas, Nguyên Lê, Hamid Drake
Album : Jazz At Berlin Philharmonic XVII : Gnawa World Blues
Label : ACT Music
Lien : https://actmusic.com/en/jazz-at-berlin-philharmonic-xvii-gnawa-world-blues/ACT-8007
Style : Musique du Monde, Jazz Contemporain, Blues
Témoignage de l’alchimie entre les musiciens Majid Bekkas, Nguyên Lê et Hamid Drake, le dix-septième volume de Jazz At Berlin Philharmonic nous promène tranquillement des sons de l’Afrique à l’Amérique du nord.
Salle à l’acoustique mondialement réputée comme à l’architecture reconnaissable, la Philharmonie de Berlin ouvre régulièrement ses portes à des artistes de Jazz. Le non moins réputé label ACT s’en fait l’écho depuis 2014 à travers la série Jazz At Berlin Philharmonic. Pour ce dix-septième volume, l’enregistrement est celui d’une rencontre pleine de métissages. Le marocain multi-instrumentiste Majid Bekkas a été professeur de guitare classique, il mélange tradition Gnaoui, Blues et Jazz ; Nguyên Lê est musicien de Jazz français d’origine vietnamienne et joue principalement de la guitare et de la basse ; Hamid Drake est batteur et percussionniste américain, spécialisé dans le jazz et les musiques improvisées.
La musique jouée lors du concert gravé par ACT est la parfaite illustration de ces influences, cabotant entre l’Afrique et l’Amérique, où se retrouvent les traditions des pays maghrébins avec des amorces de musiques de transe, comme un lien entre le blues et les régions subsahariennes qui se fait plus flagrant sur certains morceaux. À noter des reprises à la relecture intéressante de « Boom Boom » de John Lee Hooker et de « Purple Haze » de Jimi Hendrix, sur laquelle la guitare prend un ton un peu plus accrocheur. L’ensemble brille par sa fraîcheur et sa dimension de liberté, en accord avec la modernité des artistes de Jazz contemporains en présence.
Chaque musicien apporte sa pierre et ses particularités à l’ouvrage commun. Cependant, Jazz At Berlin Philharmonic XVII : Gnawa World Blues ne sonne pas comme une juxtaposition de talents, mais bien comme un ensemble, un partage et un amour commun de la musique, d’où qu’elle(s) vienne(nt). Les chœurs rejoignant la voix de Majid Bekkas sur les chants traditionnels, la batterie soutenant et ornementant la guitare lorsqu’elle se fait bluesy. Les timbres sont toujours évidents et le jeu de chaque artiste se prolonge avec justesse avec celui des autres. La répartition des musiciens sur la scène sonore fait preuve d’une jolie précision et favorise ces liens.
