Artiste : THE CURE
Album : SEVENTEEN SECONDS
Label : Universal UMC
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=xik-y0xlpZ0
Style : Pop/Rock
Après des aventures dans quelques groupes sans écho, Robert Smith, avec Michael Dempsey, Lol Tolhurst et d’autres musiciens de passage, évoluent vers la formation de The Cure au milieu des années 70. Ils produisent une maquette qui les fait remarquer par Chris Parry qui cherche à monter son propre label, Fiction Records, et il voit en eux matière à se lancer. Dès le premier single il y a un frémissement, malheureusement née une polémique à cause d’une récupération politique liée au titre du morceau – Killing An Arab – alors que celui-ci est inspiré du livre L’Étranger d’Albert Camus. Le premier album dans une veine Post-Punk/New Wave se fait bien remarquer par les critiques lui aussi.
En 1980 sort Seventeen Seconds, second album et premier jalon d’une trilogie à la noirceur qui va crescendo. Ces albums ne font pas que poser les bases du son de The Cure, ils le définissent avec une basse bien en avant, l’utilisation des chambres d’écho, de delay à n’en plus finir et les thèmes de la mort, de la ruine et de la perte qui sont omniprésents. Bien accueillit par les critiques à leurs sorties respectives, ils n’ont pas, auprès du public, l’aura qu’ils ont aujourd’hui en étant devenus culte. Mais d’un autre côté ils sont un piège, étalons face auxquels tout le reste de leur production sera jugée, ils sont considérés par certains comme les seuls albums de The Cure vraiment intéressants.
Toujours est-il qu’à l’orée de cette décennie nouvelle ils livrent un album à la détresse insondable, à ce niveau ce n’est plus de la mélancolie, la New-Wave et le Gothique laisse la place à quelque chose de plus sombre encore dont The Cure sont tout simplement les premiers et les meilleurs représentants. Les instruments ont un côté minimaliste, tout est basé sur le son oppressant et les textures étirées. C’est un album qui non seulement mérite, mais aussi nécessite plusieurs écoutes pour être pleinement apprécié. Cependant, faites attention, une fois que vous avez réussi à franchir la pas, difficile de trouver quelque chose qui vous fera autant vibrer (le piège). Pourtant si vous croyez qu’ils ont tout donné, jetez une oreille sur Faith et Pornography, les deux autres volets de la trilogie qui s’enfoncent de plus en plus dans l’abîme, chaque pas nécessitera son lot d’écoutes et finira par faire passer Joy Division pour de joyeux trublions.