Avec le Diamond, SPL Audio nous présente un DAC dérivé de ses productions à l’attention du monde professionnel. Il ne manquera pas de séduire les audiophiles les plus exigeants adeptes des sources numériques.
Ce nouveau DAC met en œuvre des solutions technologiques originales, propres à la marque, pour tirer pleinement parti des subtilités qu’offrent les flux numériques audio hi-res. La plus marquante de ces innovations, que SPL considère comme sa technologie de référence, est probablement celle baptisée Voltair. Elle se base sur une évidence. En effet, pour qu’il soit en mesure de restituer fidèlement les dynamiques les plus extrêmes, le système doit être capable de passer d’un niveau de sortie modeste, quelques centaines de millivolts, à une excursion en tension beaucoup plus élevée. Or, la plupart des DAC ne disposent que d’une alimentation à la tension relativement modeste. Le plus souvent de l’ordre d’une douzaine de volts. Il s’agit fatalement là d’une limitation de la dynamique de tension de sortie. Cette limite infranchissable peut s’avérer préjudiciable à la restitution des pics de dynamique les plus intenses.
La technologie Voltair résout ce problème en fournissant aux étages analogiques de sortie du Diamond une tension d’alimentation de 120 V, se répartissant en +60 V et -60 V par rapport à la masse. C’est quatre fois la tension d’alimentation des amplificateurs opérationnels basés sur des circuits intégrés. Une très large marge de fonctionnement est ainsi préservée avant d’être confrontée à un phénomène d’écrêtage du signal de sortie lié à une insuffisance des tensions d’alimentation. Reste que, si le concept de base de la technologie Voltair peut paraître séduisant, aucun circuit intégré ou amplificateur opérationnel disponible sur le marché n’est conçu pour pouvoir travailler sous de telles tensions.
Des « amplis op » spécifiques
Pour contourner cette difficulté, SPL a donc étudié ses propres amplificateurs opérationnels, les SPL 120 V Supra. Ainsi, la technologie 120 V permet d’offrir des spécifications et une suprématie sonore exceptionnelles au Diamond. Sur un plan purement technique, elle constitue un réel atout tant en termes de plage de dynamique, que de rapport signal/bruit ou même de marge de sécurité pour l’excursion électrique du signal de sortie. La restitution bénéficie ainsi d’une incroyable richesse de détails et un ressenti d’écoute parfaitement serein et maîtrisé.
Un double filtrage
Par ailleurs, SPL a particulièrement travaillé le filtrage du Diamond. Comme sur tout DAC, la sortie analogique de la puce de conversion numérique/analogique doit être lissée par un filtre passe-bas. Le Diamond en possède deux. L’un est dédié aux sources délivrant des flux audio PCM et l’autre aux flux DSD. En effet, différentes fréquences de coupure sont nécessaires pour un « lissage » optimal des artefacts inhérents à la conversion numérique/analogique. Ici encore, les filtres passe-bas qui équipent le Diamond exploitent la technologie Voltair. C’est ainsi l’intégralité de la chaîne de traitement du signal analogique qui bénéficie de ses qualités.
Une puce haut de gamme
Le cœur du Diamond s’articule autour d’une puce haut de gamme AKM AK4490 Velvet Sound™ dont la réputation n’est plus à faire. Produite par Asahi Kasei Electronics, cette puce convertit l’audio PCM avec une résolution de 32 bits et un taux d’échantillonnage allant jusqu’à 768 kHz, ce qui équivaut à 16 fois la résolution d’un CD. De même, cette puce accepte de traiter les flux DSD 256. Le Diamond est ainsi paré pour traiter sans souci les flux audio haute définition les plus actuels. Grâce à ses capacités de traitement particulièrement évoluées, il est en mesure d’exploiter pleinement, même de mettre en valeur la musicalité de tout enregistrement, d’en exprimer les timbres, le jeu et le tempérament spécifique à chaque instrument. La plus infime micro-information, la moindre subtilité sont fidèlement reproduites pour devenir perceptibles et garantir une écoute riche et fouillée.
Une horloge très travaillée
Toujours pour optimiser le traitement des flux numériques, le Diamond dispose d’une gestion d’horloge particulièrement ouverte. Il est capable non seulement de se synchroniser sur l’horloge associée au flux issu de la source, mais aussi d’exploiter une horloge externe de référence. Le commutateur Clock, logé sur sa façade, propose en effet de sélectionner soit l’horloge issue du flux entrant, position Source, soit celle issue du signal appliqué à l’entrée Word IN, position Word. Un mode de fonctionnement qui permet d’éliminer d’éventuels artefacts liés à des problèmes de jitter.
Une connectique polyvalente
Côté connectique, le Diamond se dote des prises compatibles avec les standards les plus qualitatifs. Outre les traditionnelles entrées coaxiales et optiques, on trouve une prise AES/EBU ainsi qu’un port USB-B. Asynchrone, il est dédié au raccordement du DAC à un ordinateur, par exemple. Ses sorties analogiques sont également disponibles tant sur prises RCA que XLR afin de pourvoir connecter le Diamond aux éléments les plus évolués, voire à des équipements professionnels. À noter qu’un jeu de DIP Switchs offre la possibilité d’offrir à ces sorties analogiques un niveau soit fixe, soit variable commandé par le potentiomètre de volume présent en façade.
L’utilisation
Nous sommes absolument fans de ce coffret compact et surtout de l’ergonomie issue du studio et représentative d’un produit utilitaire qui sert tous les jours. Pas de fioriture, mais de vraies fonctionnalités. Le Diamond se dote d’un afficheur précisant en permanence le type de flux numérique traité et sa fréquence d’échantillonnage. De même, un sélecteur de source est présent et le réglage de volume permet même de le raccorder directement à des blocs de puissance sans avoir à passer par un préamplificateur. Nos essais ont été aussi concluants en sortie fixe que variable. Attention, en utilisation quotidienne, le Diamond chauffe pas mal. Ne posez rien sur son coffret. Et prenez garde à la phase secteur : son influence sur le son est importante.
Le son
Nous avons débuté nos écoutes avec notre protocole de base, c’est-à-dire avec un cordon secteur « noir » basique et les excellents et très peu chers câbles de modulation Viablue NF-A7 RCA (voir notre test dans ce numéro). Le résultat a tout de suite été franc et direct. On a plus la sensation d’être derrière une console dans un studio que face à une chaîne hi-fi traditionnelle qui aurait tendance à enjoliver le signal. On ressent la musique, surtout acoustique d’ailleurs, avec une impression physique. Les lignes de basse sont bien articulées, les impacts sont nets et puissants. Il n’y a pas le moindre amortissement ou la plus petite tentative de séduire. Cette écoute très live est vraiment agréable car elle va droit au but.
Au bout de quelques heures, nous troquons les Viablue pour des Absolue Creations TIM-Essentiel, et le cordon secteur pour un Furutech G-314 Ag-15 Plus à 200 €, et nous accédons ainsi à un univers bien plus subtil, mais toujours aussi vivant. La sensation de contrôle sur toute la bande passante est très agréable. D’une manière générale, ce Diamond ne cherche pas à vous captiver par une écoute exagérément sophistiquée qui pourrait paraître stérile, mais par une reproduction fondamentalement équilibrée et homogène. Le qualificatif qui nous vient immédiatement à l’esprit est « sans filtre » dans le sens le plus noble du terme. Ici, l’électronique ne superpose au message originel. Aucune once de coloration, bien au contraire. Son but avoué est de vous faire toucher la vitalité et la neutralité que peuvent recéler vos enregistrements. Sur ce terrain, c’est une indéniable réussite.
Un ensemble rock minimaliste acquiert toute son incarnation devant vous entre vos deux enceintes. L’énergie d’un orchestre symphonique se libère totalement sans pour autant déborder de manière désordonnée. Les voix sont hyper réalistes dans leur douceur, comme dans leur aspect parfois rocailleux. Et qui peut le plus peut le moins, ce qui permet au Diamond d’être subtil et mesuré sur un quatuor à cordes ou sur la voix d’une soprano. Il ne privilégie aucun style musical. En revanche, il s’attache à ne jamais induire la moindre coloration, même si elle peut parfois être jolie et agréable à l’oreille. Ainsi, si vous souhaitez avoir une idée précise de la manière dont sonnent vos disques, ce convertisseur est fait pour vous.
Notre conclusion
C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons découvert ce convertisseur peu commun. On sent bien que SPL a tiré sa légitimité du studio d’enregistrement où les notions de sérieux, de rectitude, et de dynamique ne sont pas prises à la légère. Avec lui, on retrouve le côté très fluide et musical auquel la puce AKM nous a habitués, et le superbe comportement dynamique des circuits propriétaires du constructeur allemand. Le cocktail entre les deux est véritablement réussi. Mais ce qui fait le petit plus dans l’histoire, c’est le prix auquel le Diamond est proposé. En effet, à 2 500 €, il n’y a pas grand monde sur le marché capable d’offrir une si bonne maîtrise des flux. Une belle découverte donc, et une marque à surveiller, cela ne fait aucun doute.
FICHE TECHNIQUE : SPL Diamond (DAC)
- Origine : Allemagne
- Prix : 2 499 €
- Dimensions : 278 x 57 x 300 mm
- Poids : 3,,15 kg
- Échantillonnage : PCM 32 bits/768 kHz
- Réponse en fréquence : 4 Hz à 300 kHz
- Rapport signal/bruit : 102,3 dB
- Dynamique : 135 dB
- Diaphonie : 108 dB à 1 kHz
- Distorsion harmonique totale : 0,001 % Compatible DSD 256 natif
Paru dans VUMETRE n° 48
VUMETRE N°48
Juillet – août 2023 Version papier : 10 € (frais de port inclus) / Version digitale : 7 € Outre le plaisir de découvrir les nouveautés liées à votre passion et l’activité de l’industrie audio, nous vous proposons deux formats :