Fondée au début des années 1990 par Peter Thomas (BBC) et Adrian Loader (FWO Bauch) et depuis devenue référence incontournable des enceintes de monitoring des studios d’enregistrements les plus renommés comme la BBC et de labels de disques (notamment Decca et Harmonia Mundi), la marque PMC Audio (Professional Monitor Company) développe aujourd’hui sa gamme d’enceintes pour proposer des modèles domestiques et grand public offrant le même savoir-faire que ses modèles studio et audiophiles tels que la Fact Fenestria. Présentée au salon High End de Munich cette année, la gamme Prodigy, nouveau fer de lance de la marque, se compose de l’enceinte colonne Prodigy 5 et de l’enceinte de bibliothèque Prodigy 1. C’est cette dernière que nous avons eu le plaisir de tester plusieurs jours.
Élaborées et construites en Grande-Bretagne par les ingénieurs Olly Thomas et Elliot White avec la même méticulosité que leurs autres références telle la série Twenty plus haut de gamme, les nouvelles enceintes Prodigy 1 de PMC sont pensées avec la polyvalence à l’esprit. Compactes et rectangulaires, elles sont conçues en MDF (panneau composite de fibres de bois à densité moyenne) de 25 mm d’épaisseur d’environ et disponibles uniquement dans une finition soie noire lisse du plus bel effet. Les Prodigy 1 peuvent être installées sur des pieds supports (non fournis) afin de maximiser leurs performances, car ils positionnent les haut-parleurs à une hauteur idéale tout en offrant une stabilité accrue. Notons par ailleurs que les grilles magnétiques en tissu ne sont pas livrées avec les enceintes, mais disponibles uniquement en option. Concernant la connectique pas de surprise, un simple bornier est proposé, placé dans une petite encoche à l’arrière, et côté design rien de révolutionnaire mais une recherche de sobriété et de finesse qui se fond facilement dans tous les environnements. Les Prodigy perpétuent l’héritage technique de PMC en intégrant un tweeter de 27 mm dôme souple, identique à celui de l’enceinte de monitoring renommée Result 6 de la marque, et d’un woofer de basse de 130 mm à longue portée en fibre naturelle, l’objectif étant de « ramener le studio à la maison » déclare Oliver Thomas, directeur commercial de PMC et responsable du design.
Mais ce qui fait la force de ces enceintes, ce sont les deux technologies incorporées, le montage en ligne de transmission acoustique (ATL ou Advanced Transmission Line) spécialité de PMC, et l’utilisation d’un évent laminaire. Loin d’être fantaisistes, ces technologies permettent une reproduction des basses profonde, rapide et percutante, assez impressionnante pour des haut-parleurs de cette taille. Ni fermée ni bass-reflex, une ligne de transmission acoustique est un long conduit qui agit comme guide pour les ondes émises vers l’arrière jusqu’à un évent.
La ligne est recouverte de matériaux dotés d’une grande capacité d’absorption sélective aux ondes, permettant de diminuer les effets de réflexion et de résonances ainsi que la vitesse de propagation à l’intérieur de l’enceinte acoustique, autorisant ainsi des réglages plus fins et plus pointus. Complexe à réaliser et moins répandu sur le marché, mais ayant largement fait ses preuves, ce type montage permet de mieux gérer les aigus et les médiums tout en améliorant considérablement la performance dans le bas du spectre par rapport à un montage classique. La fréquence de résonance de l’ensemble est ainsi directement liée à la longueur de la ligne qui est d’1,91 m pour le modèle testé. Remarquable sur le papier, ce principe reste très difficile à maîtriser et c’est pourquoi très peu de constructeurs l’utilisent.
La seconde technologie mise en place, là aussi assez classique chez PMC, est l’intégration d’un évent aérodynamique laminaire (deux pour le modèle Prodigy 5).
Leur forme particulière qui intègre une structure en lames permet d’uniformiser le flux d’air en le divisant en plusieurs canaux et de limiter ainsi d’éventuelles perturbations pouvant notamment générer une résistance. D’autre part, l’évent augmente l’efficacité, élimine le bruit de l’air et fournit des basses avec une synchronisation suprême et la plage dynamique la plus large possible.
L’installation
Présentées et entendues à Munich, les Prodigy 1 ont suscité notre curiosité et nous étions impatients de les examiner plus en profondeur. Affichant un poids de 4,5 kg pièce, les Prodigy 1 se révèlent légères et compactes, trouvant facilement leur place auprès de nos équipements et nécessitant un espace minimal, ce qui les rend adaptées au placement sur des stands ou des meubles. Testées pendant de nombreuses heures, ces dernières ont été couplées avec l’amplificateur Cyrus One HD et des câbles Esprit Beta. Pour les sources, nous avons utilisé un choix de vinyles assez exigeants sur le plan sonore, tels que les récentes rééditions du Workin’ de Miles Davis et du Waltz For Debby de Bill Evans par Craft Recordings, mais aussi le nouveau serveur musical audiophile Silent Angel Rhein Z1 v2 pour des sources numériques de haute qualité comme le dernier enregistrement de Melody Gardot, ceci afin de pousser ces enceintes dans les segments les plus délicats du spectre sonore.
Le son
Ce qui flatte d’emblée nos oreilles est la clarté exceptionnelle qu’offre les Prodigy 1. Particulièrement transparentes comme le sont en général les enceintes de monitoring, ces dernières donnent vie aux différentes performances vocales et instrumentales avec des aigus doux et ouverts qui ne versent pas dans l’excès de brillance, et des médiums naturels et vivants, développant ainsi une expérience d’écoute vivante et immersive. Une scène sonore large et assez profonde combinée à une restitution agile, cohérente et dynamique, nous plonge encore plus profondément dans la musique pour une écoute immersive particulièrement impressionnante pour ce type de haut-parleur. La qualité des basses produites par les enceintes grâce à la ligne de transmission active est également incroyablement précise et bien amortie, à la fois plus rapide et plus profonde et surtout avec moins de distorsion. La richesse des détails est particulièrement frappante, nous plongeant dans un plaisir sonore intense et durable. Cela est frappant lors de l’écoute sur vinyle, faisant preuve d’une rigueur incroyable dans la restitution des notes cristallines du piano d’Evans ou encore lors des savoureuses descentes de notes de Davis et Coltrane. Les notes suaves et chaloupées de la voix de Melody Gardot se voient elles aussi reproduites dans un écrin sonore énergique et très chaleureux, donnant l’impression d’être à ses côtés.
Notre conclusion
La qualité PMC Prodigy 1 est plus qu’étonnante pour cette gamme de prix, avec une clarté, une dynamique, une précision dans le placement des musiciens et surtout un son réaliste et vivant du plus bel effet, tout en conservant l’essence des modèles studio et audiophiles de la marque. Résolument transparentes et particulièrement abordables, les Prodigy 1 se positionnent de façon plus que judicieuse sur le marché d’entrée de gamme des enceinte. Même si cette transparence peut ne pas convenir à toutes les oreilles, leurs performances, leur capacité à s’intégrer dans la plupart des espaces d’écoute en font des concurrentes plus que sérieuses par rapport aux autres enceintes de même prix, et même avec certaines plus haut de gamme. PMC frappe fort et la version colonne Prodigy 5 est encore plus impressionnante.
FICHE TECHNIQUE : PMC Prodigy 1 (enceintes acoustiques bibliothèque)
- Origine : Grande Bretagne
- Prix : 1 490 €
- Dimensions : 320 x 162 x 237 mm
- Poids : 4,5 kg/pièce
- Type : 2 voies avec technologie ATL
- Sensibilité : 87,5 dB SPL 1 W 1m
- Impédance : 6 ohms
- Réponse en fréquence : 35 Hz-25 kHz (-3 dB)
- Temps de montée : 1,91 m
Paru dans VUMETRE n° 49
VUMETRE N°49
Septembre – octobre 2023 Version papier : 10 € (frais de port inclus) / Version digitale : 7 € Outre le plaisir de découvrir les nouveautés liées à votre passion et l’activité de l’industrie audio, nous vous proposons deux formats :
