Petite pépite tourquennoise, l’Octavio Amp entend bien creuser son sillon dans le paysage audionumérique. Après un stream couronné de succès, la marque nous revient avec un amplificateur intégré sobrement intitulé le Amp, version survitaminée de leur lecteur réseau, dont il reprend une grande partie des fonctionnalités. Tout-en-un bourré de bonnes idées, il propose une vision rafraîchissante et ludique de l’ampli connecté, de quoi attiser notre curiosité !

Al’instar du stream, Octavio joue ici la carte de la simplicité. Une présentation sans fioritures qui rappelle bien évidemment le Sonos Amp, parangon du genre, dont le Amp – d’Octavio cette fois – s’inspire très librement.
Son châssis sombre en plastique recyclé, affublé en façade de deux boutons chromés – source et on/off – se complète d’un large potentiomètre de volume et d’un panneau de contrôle réduit à sa plus simple expression, la marque préférant déporter l’intégralité des touches sur l’application dédiée. Cette application Virtuose – c’est son nom – s’impose d’ailleurs comme l’une des meilleures du genre grâce à sa simplicité, sa clarté et sa polyvalence !
À l’arrière, la connectique avancée tranche avec son apparente sobriété : double entrées analogique (RCA), entrée optique (Toslink), sortie caisson (Cinch), auxquelles s’ajoutent un port RJ45 et un port USB-A, permettant d’accueillir un disque dur ou une clé USB. Au niveau des connexions réseaux, Octavio s’associe une nouvelle fois à Linkplay, véritable leader du marché, qui dote le Octavio Amp de ses tous derniers chipsets : un DSP Allwinner R328, épaulé par un processeur quadri-cœur ARM Cortex TM-A7, cadencé à 1,2 GHz – duo déjà solide – complété par une puce AMPAK AP6256, en charge des fonctionnalités Wi-Fi/Bluetooth.
Quant au circuit audio, Octavio monte en gamme et remplace l’ancien Texas Instruments PCM5102A par un PCM1798. Un convertisseur numérique/analogique ancien, certes, mais qui a largement fait ses preuves grâce à sa plage dynamique élevée, sa compatibilité
24 bits/192 kHz et sa compatibilité I2S, parfaitement taillée pour cet usage. Un ensemble particulièrement intéressant sur le papier, donc, que l’on se hâte d’installer.
L’utilisation
Très compact, l’Octavio Amp ne manque pas de charme. Parallélépipède aux bords arrondis aussi large que profond (19 cm), sa hauteur limitée à seulement
6 cm et son poids incroyablement contenu en font un petit prodige d’intégration. Le secret ? Une alimentation secteur déportée, disponible en version 24 V ou 32 V, qui allège le boîtier d’un tiers de sa masse sans réduire les capacités.
Au niveau des branchements, là encore rien de bien compliqué : on relie nos enceintes aux borniers, on attache nos sources analogiques préférées, puis on finit par brancher l’alimentation secteur dédiée. Octavio nous guide ensuite pas à pas dans la configuration de l’Octavio Amp, que ce soit via la myriade de vidéos dédiées sur leur site ou l’application Virtuose, développée à cet effet. Et pour les accros du papier, la marque n’oublie pas la classique notice d’utilisation, jointe avec chaque appareil, imprimée sur du papier recyclé s’il vous plaît !
Une fois connecté, le stream se pilote au doigt et à l’œil via l’application dédiée, conçue pour agréger l’ensemble des sources : Deezer, Spotify, Qobuz, Tidal, Amazon Music et même Apple Music – l’Octavio Amp s’avérant compatible avec le protocole AirPlay 2 d’Apple. En sus, le streamer gère aussi le protocole Bluetooth, certes moins qualitatif, mais toujours pratique pour un invité de passage.
Le son
Présenté comme le pont entre l’ancien et le nouveau monde, l’Octavio Amp ne démérite pas, bien au contraire. Connecté à notre paire de KEF LS50 Meta, le petit ampli ne manque pas de charme et parvient même à s’offrir de vrais moments de bravoure sur des pistes relativement complexes tel qu’Infraliminal de RezzMau5. Bien sûr, au vu de la rigidité légendaire de nos « petites » KEF, on substituera naturellement le module 24 V d’origine au bien plus pertinent bloc 32 V, nettement plus apte à chercher les fréquences graves, poussant la puissance de sortie à 2 x60 W, en lieu et place des 2 x 35 W d’origine.
Ceci fait, qu’il s’agisse de l’aération globale, de la clarté du rendu ou tout simplement du niveau de sortie, l’Octavio Amp s’avère d’excellente facture avec cette légère prédominance des voix sur le reste du spectre, qui n’est pas pour nous déplaire. Une très bonne surprise, compte tenu de son prix contenu, même si, logiquement, il ne pourra rivaliser sur cet aspect avec ses confrères haut de gamme, Sonos Amp et BlueSound Powernode en tête.
Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir : le Amp réalise ici une très belle performance. Le haut du spectre conserve une excellente lisibilité à tout niveau de volume, profitant pleinement du niveau de sortie élevé offert par le DAC Burr-Brown, et si les graves se veulent plutôt timides sur les KEF, associé aux nouvelles JBL L52, le combo regagne en chaleur grâce à des bas-médiums bien mieux appuyés – privilège des enceintes en 4 ohms. Un vrai bonheur sur les vieux systèmes, souvent désavantagés à ce niveau, même associés à une source moderne.
Si bien, qu’au fur et à mesure des écoutes, l’Octavio a su progressivement se frayer un chemin au creux de chacun de nos systèmes. Derrière les LS50 bien sûr, mais aussi relié aux JBL donc et même derrière nos B&W pourtant réputées pour leur sélectivité. Et si la compatibilité AirPlay 2/Spotify reste le summum de la simplicité, c’est bien mû par Qobuz que notre petit Amp déploie véritablement ses ailes : plus fin, plus net, plus naturel. La montée en gamme se veut immédiatement palpable et nos traditionnelles pistes de test (dont « Falta » de Tim Bernades) prennent soudainement vie, affranchies de leur goulet d’étranglement.

Notre conclusion
Polyvalent, efficace et ludique, l’Octavio Amp est une solide alternative aux ténors du genre, pour tout mélomane à la recherche d’un amplificateur connecté aussi compact que performant. S’inscrivant parfaitement dans l’air du temps, notamment par son engagement sur la durabilité et son circuit court français, le lecteur complète une gamme naissante, mais ô combien intelligente, destinée aux audiophiles un brin technophiles.
Fiche technique : OCTAVIO Amp
- Origine : France
- Prix : 699 € (60 W) / 749 € (100 W)
- Dimensions : 196 x 196 x 60 mm
- Puissance de sortie
- 2 x 35 W (8 Ω)/2 x 65 W (4 Ω) en 24 V
- 2 x 60 W (8Ω)/2 x 100 W (4 Ω) en 32 V
- Taux de distorsion harmonique : Inférieur à 0,005 % pour 1 W
- Sorties : Borniers HP, 1 x sortie subwoofer
- Entrées : 2 x RCA, 1 x Toslink, 1 x USB-A
- Flux gérés : PCM jusqu’en 24 bits/192 kHz
- Formats audio compatibles : FLAC/OGG/ALAC/WMA/APE/MP3
- Bluetooth : 5.0 SBC
- Wi-Fi : b/g/n – 2.4/5 GHz
- Compatibilité :
- Qobuz/Deezer/Spotify/Tidal/Amazon Music
- Apple Music/UPnP/Audirvana
- Multiroom via l’application Octavio et le protocole AirPlay 2
Paru dans VUMETRE n° 51
VUMETRE N°51
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