Artiste : Juniore
Album : Trois, Deux, Un
Label : Le Phonographe
Lien : https://lephonographe.org/?lang=fr
Style : Chanson Française – Alternatif et Indé
Dans les années 2000, Anna Jean, fille de J.M.G. Le Clézio, commence à faire de la musique avec Samy Osta. Peu à peu cette activité prend de l’importance et le groupe se forme véritablement en 2013. Comprenant jusqu’à sept personnes, l’effectif se réduit pour être un trio aujourd’hui. En 10 ans ils ont sorti peu d’albums mais ont écumé les scènes, notamment en première partie de La Femme, Feu ! Chatterton ou des Dandy Warhols. Un premier EP voit le jour en 2016, suivi un an après par un album. Ils ont aussi composé la bande originale d’un film de Vincent Mariette et ils sortent aujourd’hui un troisième disque.
La musique de Juniore se drape d’un charme suranné, évoquant les yéyés. Comme eux, ils détournent à la française une inspiration anglo-saxonne des années 1960. La voix détachée évoque l’ingénue Brigitte Bardot ou l’élégante Françoise Hardy. Les compositions sont presque gainsbouriennes et ne dénoteraient pas dans la bande originale d’un film de Claude Lelouch. Cela dit, nous sommes en 2024 et l’on ne peut pas parler de mimétisme absolu. Certaines touches se font ainsi plus modernes et l’on pense parfois à Françoiz Breut, surtout dans les textes qui évoquent les relations homme-femme.
Le son de ce disque nous projette à la frontière du psychédélisme débutant et de la surf music californienne. La rythmique est moelleuse à souhait, s’accordant parfaitement aux sonorités du clavier qui font beaucoup pour rappeler une autre époque. Les riffs de la guitare, claire, se détachent pour accompagner les mélodies légères. La production de Samy Osta réussit à nous faire voyager dans le temps sans pour autant perdre le bénéfice de la modernité. Il évite ainsi de nous livrer une pâle copie de ce qui a déjà été fait tout en titillant les classiques.