Officiellement annoncées en début d’année, juste après l’enceinte hi-fi wireless Diva Utopia et avant les modèles d’intégration Home-Cinéma Utopia LCR et SUB, les Utopia Main ont pu être écoutées à Paris fin mars. Avec ces nouveaux modèles, Focal cherche tout simplement à équiper les meilleurs studios du monde.
Vidéos officielle : https://www.youtube.com/watch?v=cbMa8CcwTe8
Jusqu’à présent, la gamme pro de Focal se démarquait dans le haut avec la série Béryllium, revue en 2023 avec les nouvelles Twin6 (1 990 €) et Trio6 (2 990 €), vendues à l’unité et intégrables dans des configurations multiples à plus d’une dizaine d’enceintes. Au-dessus, les studios et grandes salles d’écoute professionnelles du monde entier devaient penser à d’autres fabricants, dont le leader ATC et sa gamme active professionnelle, transposée depuis aussi pour la haute-fidélité de salon.
En lançant les Utopia Main 112 et 212, Focal comble donc un vide non seulement dans son catalogue, mais aussi presque de concurrence par rapport au fabricant britannique. Et contrairement à la série 6, l’acquisition des Main se fait cette fois par paire, aux tarifs de 26 000 € pour une paire de 112 et 46 000 € pour une paire de 212.
Déjà présentés sur notre site, ces deux modèles ont enfin pu être écoutés à Paris grâce à un double événement du fabricant français.
On vous raconte !
Soirée club au Backstage
Pour attirer la presse, et notamment notre magazine, qui n’oublie pas sa rubrique In Vino Veritas à chaque numéro, Focal a eu la bonne idée de proposer la première présentation de son Utopia Main 212 dans un club de Montrouge : The Backstage.
En introduction, le chef de produit Sylvain Gondinet, sur le projet depuis 2017, a pu faire une rapide présentation aux côtés du directeur commercial Vincent Lefèvre, où il a surtout rappelé que pour ce dossier, il avait eu une magique carte blanche, qui lui a permis de délivrer un produit sans la moindre concession, exclusivement conçu pour être le meilleur possible.
Des écoutes de musiques électro et de rock nous ont permis de découvrir le potentiel de ces enceintes. Pour autant, nous avons souhaité les challenger en prenant la main sur la musique, avec une mal nommée ici « Résurrection » (Symphonie n°2) de Mahler, pour essayer ces nouvelles-nées.
Après quelques minutes, le produit s’est avéré prometteur par son absence de saturation dans l’aigu et un grave d’un énorme souffle et d’une grande puissance. Mais clairement, ni le placement des enceintes, ni les pieds pour les maintenir, ni surtout le traitement de la salle ne permettaient de réellement les évaluer. Au contraire même, la puissance du souffle nous a parfois fait entendre en fond de salle de grandes vibrations, notamment de certaines portes, qui rappelaient à quel point vouloir intégrer du matériel sonore très haut-de-gamme dans une salle de concert, un club ou chez soi, nécessite une grande réflexion aussi sur le traitement de la pièce.
En passant derrière les enceintes, nous pouvons découvrir leur bi-câblage, l’un vers le grave et l’autre vers le médium-aigu, en partance d’un amplificateur de puissance dédié de chaque côté, purement analogique et fonctionnant en classe H, c’est-à-dire en gestion courant plutôt que tension, et sans DSP. Intégrée avec, une petite plaque permet de comprendre exactement quels switchs influencent quelles fréquences.
Après-midi en studio chez Question de Son
Le lendemain, sur rendez-vous, Focal nous réinvitait dans le centre de Paris pour des conditions sonores bien supérieures.
Cette fois, les studios de mastering étaient parfaitement traités, et nous avons pu dès les premières secondes comprendre toute la valeur des produits, d’abord par l’écoute des 112 à quelques centimètres de nous, où les woofers de 13 pouces sur suspension souple ont alors pu faire exploser leurs graves, dans ce contexte d’une grande concentration et d’un puissant impact.
Pourtant, c’est dans la seconde salle que nous avons totalement pu comprendre le projet et la recherche sonore ultime de Focal pour entrer dans l’univers Pro High-End. Avec les Utopia Main 212, intégrées le matin même dans le mur grâce à de costauds déménageurs (120 kg par enceinte), toute l’énergie du modèle a pu exploser, toujours contenue par le traitement (double-porte blindée, murs spécifiques) de la pièce. Alors, nous avons pu jouer et pousser dans leurs retranchements tous les extrêmes, pour ressentir à quel point le nouveau tweeter béryllium en M ne sature jamais à l’aigu, ni les basses des deux woofers relancées par les énormes évents frontaux.
Fidèle à nos passions, nous avons enfin pu réécouter tranquillement et à un volume sonore sans aucune concession des œuvres pour grand orchestre et de l’opéra, et découvrir cette fois la signature sonore exacte recherchée par Focal, toujours bien identifiable à la marque, notamment par le médium.
Puis il a bien fallu se résigner à partir, alors nous avons laissé notre place à l’un des meilleurs ingés son du rap français actuel, qui a pu reprendre la main sur la console en imposant les sons électros US du Sports car de Tate McRae…
À présent, il ne fait plus de doute que Focal est maintenant dans les starting block pour équiper les plus grandes salles du monde !
