Fort d’une expérience de plus de 20 ans, Richard Cesari continue de faire évoluer ses gammes de câbles Esprit avec l’arrivée récente de la série G9. Cette 9e génération est encore plus aboutie que la précédente, notamment dans le recul du bruit et des interférences, pour une musicalité toujours plus développée et un rendu toujours plus réaliste, comme le prouve déjà la deuxième ligne de la marque, dénommée Bêta.
Auparavant limité à la gamme Eurêka, située dans des sphères financières intouchables pour beaucoup d’amateurs de musique, Esprit a encore développé ses gammes vers le haut ses dernières années, à la demande de pays comme l’Inde, la Corée du Sud ou la Chine. Le constructeur a ainsi produit les gammes Gaïa, puis celle extrême nommée L’Esprit, modèle ultime à la façon de la supercar LaFerrari du fabricant automobile italien sortie en 2013.
Plus modeste, avec l’avantage d’être encore accessible pour beaucoup, la gamme Bêta vient se placer en deuxième position parmi les dix existantes, et reste sans doute à ce jour celle au rapport qualité-prix le plus intéressant.
D’une conception particulièrement soignée, les câbles Esprit Bêta reprennent une structure symétrique électrique référente de 720 brins de cuivre pur 6N (pour rappel, ce chiffre définit la variable du degré d’oxydation après la virgule), avec pour le câble RCA un diamètre de 0,08 mm, en XLR 0,19 mm et pour le câble haut-parleur 0,37 mm. Protégé dans une gaine diélectrique asymétrique, le conducteur bénéficie sur cette génération G9 d’un nouvel assemblage des isolants, ainsi que d’un blindage non plus flottant comme sur les produits G8, mais connecté des deux côtés tout en étant réduit par rapport à la précédente génération. Partiel, ce blindage permet de profiter d’une protection contre les ondes, à même de limiter au maximum les interférences et donc le bruit. La bande passante, le suivi rythmique et la concentration du son sont ainsi accrues, tandis que la partie non-blindée maintient plus de souplesse et de naturel. Le résultat offre tout simplement le meilleur des deux mondes, avec un équilibre encore supérieur à celui connu auparavant.
Focalisée sur dix types de câbles, du raccordement secteur au câble jumper, Esprit se limite dans les premières gammes à seulement quelques modèles. Le fabricant ne juge pas avoir beaucoup à apporter sur certains câbles d’entrée de gamme, les économies à réaliser pour atteindre certains paliers tarifaires aboutissant à une qualité musicale insuffisante selon lui. C’est pourquoi la gamme Bêta ne se compose aujourd’hui que de quatre produits, RCA, RCA phono, XLR et HP, les essais sur les câbles secteurs ou RJ45 n’ayant par exemple pas été jugés assez concluants pour proposer ces produits aux consommateurs.
Dans la gamme Bêta, seul le câble XLR possède déjà un diélectrique torsadé –technique largement utilisée pour les gammes supérieures – avec une fiche femelle en bronze phosphoré plaqué argent et une fiche mâle en cuivre pur plaqué argent. Le câble RCA bénéficie pour sa part des connecteurs développés exclusivement pour Esprit, l’EH50rca équipant les trois premières gammes, jusqu’aux produits Kappa. Il est marqué par un pin central en cuivre pur et un corps en laiton, plaqués de quatre couches cuivre-argent d’un total de cinq microns, là où les liaisons haut-parleurs profitent de fiches bananes ou de fourches avec un placage multicouche cuivre-argent de 20 microns.
L’installation
Encore relativement souples, les câbles Bêta s’installent très facilement et plus particulièrement sur les borniers 18 mm, sur lesquels les RCA s’intègrent directement, tandis qu’il faudra d’abord dévisser l’embout pour les intégrer sur les borniers de 20 mm, souvent référents aux appareils haut-de-gamme. Les câbles HP sont encore suffisamment légers pour être choisis sans problème avec fiches bananes, les fourches pouvant devenir rassurantes à partir des gammes Aura ou Lumina, aux poids nettement plus conséquents. Comme tous les produits de la marque, il y a un sens à respecter pour l’écoute. Il est indiqué par une flèche dirigée vers l’ampli pour les interconnections, et vers les enceintes pour les câbles haut-parleurs. Dernière attention : ne surtout pas négliger le rodage de plusieurs dizaines d’heures, car les premières écoutes présentent un aigu trop criard et une scène relativement fermée, que l’on entend s’ouvrir heure après heure, à mesure que le signal se fluidifie.
Pour nos essais, réalisés sur l’Atoll SDA300 Signature ainsi que sur l’excellent Kora TB140, pour driver des Atohm GT1, Jern 15H et Fyne Audio F500SP, nous avons d’abord utilisé des câbles simples. Puis la montée en gamme s’est faite par l’intégration des Bêta G9 face à des Célesta et Eterna G8, en HP, RCA, puis nous avons intégré les RCA et XLR sur notre Accuphase E-600 et notre ampli casque Sugden Masterclass HA-4.
Le son
Avec la série G8, Esprit a réussi à développer son nom à l’international pour devenir une référence dans la haute-fidélité, fait largement mérité lorsque l’on entend le gain de matière et de détails dû à l’intégration de certains câbles de la marque sur un système Hi-Fi. Avec G9, en tous les cas sur la gamme Bêta – en attendant de tester des gammes encore supérieures –, toutes les impressions de respect des timbres et de développement des nuances déjà audibles auparavant sont maintenues, mais avec une concentration encore plus remarquable et un recul du bruit encore supérieur à la précédente génération.
À présent, un câble RCA Bêta G9 peut quasiment se comparer à un Célesta G8, qu’il ne surpasse pas en termes de grain et de matière, mais face auquel il développe plus de netteté et de pureté grâce à sa nouvelle gaine et au travail sur les isolants et le blindage partiel. Évidemment, nous ne doutons pas qu’un Célesta G9 ira encore plus loin, mais déjà, le Bêta G9 apporte par rapport à des câbles de gammes inférieures ou concurrentes un réalisme et une qualité de détail largement suffisants pour créer l’impression d’avoir tout simplement changé d’enceintes ou de source, tant l’apport de volume sur un système se ressent dès la première seconde de musique.
Notre conclusion
Marquantes, les évolutions de la série G9 propulsent les Bêta quasiment deux gammes au-dessus de la précédente génération, au niveau des Célesta G8, pour affiner encore le son et le délivrer de nombreuses impuretés, pourtant déjà très limitées. Plus concentré, le gain se montre évident avec les câbles haut-parleurs, même pour des oreilles non habituées à une écoute de qualité. Pour autant, il ne faut surtout pas négliger l’apport presque aussi important des câbles de modulation. Si nous devons circonscrire la supériorité du XLR sur le RCA au fait que les appareils avec connexions symétriques sont souvent faits pour mieux fonctionner de cette manière, il reste patent qu’ajouter un câble d’interconnexion Bêta G9 à un système Hi-Fi étend encore amplement la scène sonore, en même temps qu’il affine les nuances harmoniques.
FICHE TECHNIQUE : ESPRIT Beta G9
- Origine : France
- Prix :
- À partir de 320 € (RCA ; 2 x 0,6 m)
- À partir de 350 € (XLR ; 2 x 0,6 m)
Paru dans VUMETRE n° 44
VUMETRE N°44
Novembre – décembre 2022 Version papier : 10 € (frais de port inclus) / Version digitale : 7 € Outre le plaisir de découvrir les nouveautés liées à votre passion et l’activité de l’industrie audio, nous vous proposons deux formats :