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ATOLL SDA300 Signature

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Présenté en avant-première au High End 2022 de Munich, le tout-en-un SDA300 Signature d’Atoll Electronique regroupe tout simplement en un seul appareil un amplificateur intégré proche de l’IN300 et un lecteur réseau-convertisseur basé sur les ST200 & ST300 Signature. Identique en façade et par ses connexions sur le panneau arrière au SDA200 Signature, le nouveau venu évolue véritablement à l’intérieur, principalement sur la partie amplificatrice, avec pour but de retrouver les caractéristiques sonores et la vigueur de la gamme 300 !

Fort du succès de son tout-en-un SDA200 Signature et de l’appétit des audiophiles à vouloir réduire les boîtiers audio, Atoll Electronique étend sa gamme pour y ajouter le SDA300 Signature, idéal comme le premier pour gagner tant en place qu’en budget. Pour exemple, un amplificateur intégré IN200 coûte 1 750 € et un lecteur réseau-convertisseur ST200 Signature 2 100 €, quand le fait de regrouper les deux permet de ramener le SDA200 Signature à 3 100 €, soit un gain brut de 650 €, auquel il faut ajouter l’économie d’une paire de câbles de modulation et d’un câble secteur, ceux-ci à choisir au moins autour de 300 € chacun pour alimenter sérieusement des appareils de cette gamme, soit un gain net final de plus de 1 200 €.

Le calcul est le même avec le SDA300 Signature, au prix catalogue de 4 000 € à sa sortie, quand les éléments séparés reviennent à 2 100 € (ST200 Signature) ou 2 900 € (ST300 Signature) et 2 650 € (IN300, au tarif de 3 000 € avec DAC, mais disponible sans pour 350 € de moins à la demande de Guillaume de CTA), soit une économie brute de 750 € à 1 550 €. En échange, il faudra juste se passer de quelques entrées analogiques et notamment de celle symétrique XLR, pour gagner en confort d’utilisation sur tout le reste, même sur la partie préamplificatrice, plus confortable à gérer avec un écran en façade.

Une fois ce tour d’horizon financier balayé, le nouvel appareil en présence démontre tout le savoir-faire d’une marque française très dynamique, toujours à l’écoute des besoins des utilisateurs, ainsi que des meilleures technologies pour développer la plus belle musicalité qui soit, tout en préservant des niveaux de prix encore mesurés malgré les hausses actuelles dues à l’inflation des matières premières.

Sur la partie amplificatrice se retrouvent donc les étages en double mono avec deux transformateurs toroïdaux de 440 VA déjà connus sur la gamme 300, pour une alimentation totale annoncée à 892,2 VA, avec non plus 12 condensateurs ESR de 6 800uF comme sur les AM300 et IN300, mais seulement huit, toujours réalisés sur cahier des charges pour Atoll, et déjà très suffisants pour dynamiser l’appareil, d’un total capacitif de 65 800uF une fois ajoutés les autres condensateurs dévolus à cette section. Des transistors Mosfet sur chaque voie s’allient à des étages à composants discrets polarisés en pure classe A, avec au passage un profit dû au travail des ingénieurs sur l’amplificateur de puissance AM300 Signature, pour faire gagner 20 W par canal sous 4 ohms au SDA300 Signature par rapport à l’IN300. Alors de 2 x 280 W sous 4 ohms, l’amplification reste sur la puissance confortable de 150 W par canal sous 8 ohms, tandis que les étages de sorties bénéficient d’un remarquable traitement des effets de contre-réaction, poussé jusqu’à des borniers sur-mesure très flatteurs, suffisant à eux-seuls à démontrer la qualité de finition aujourd’hui atteinte par la marque.

Plus limitée que sur l’IN300 Signature, mais aussi moins utile puisque son utilisation principale devient évidemment la lecture de fichiers audionumériques, la partie préamplificatrice du SDA300 Signature offre encore deux entrées analogiques RCA et une sortie Pre-out, tandis que les entrées numériques se placent légèrement plus hautes que sur le panneau arrière du SDA200 Signature, ceci dû au fait que la carte interne prend plus de place. S’y retrouvent alors deux sorties – une optique et l’autre coaxiale – si l’on souhaite déployer la partie réseau seule vers un autre système, ainsi que deux entrées optiques et deux coaxiales pour intégrer directement le DAC, toujours soumis comme sur le ST200 Signature à une puce de conversion Burr-Brown PCM1792, capable de prendre en charge les formats jusqu’au 192 kHz/24 bits sur les entrées USB-A, RJ45 et Wi-Fi encore non évoquées, ainsi que le DSD64 et DSD128. Là encore, les ingénieurs ont pu bénéficier des évolutions récentes, cette fois du ST300, pour en reprendre les condensateurs de liaisons ClarityCap ESA47uH250Vdc, supérieurs à ceux utilisé sur le ST200, au bénéfice du son.

En façade, une seconde entrée USB-A trouve place, plus confortable à intégrer sans devoir repasser derrière l’appareil, par exemple en cas d’une intégration temporaire d’une clé USB ou d’un disque dur. Pour le reste, la présentation reste strictement identique à celle du SDA200 Signature, à la hauteur et au nom de l’appareil près, celui-ci discrètement gravé dans l’aluminium anodisé en bas à droite. Au centre vient se placer un bel écran couleur TFT LED de 5’’ (8 x 4,8 cm) non tactile par choix des créateurs, qui préfèrent pour cause de propreté et d’interférence de champs magnétiques continuer à laisser sa gestion à deux imposantes molettes très simples d’utilisation, associée à un pratique petit bouton de retour arrière, en plus d’avoir surtout encore amélioré l’interface de l’application Atoll Signature disponible sur iOS et Android, avec de récents apports importants concernant les webradios. À tout cela s’ajoute une prise casque 6,5 mm ainsi que des antennes Wi-Fi et Bluetooth, qui complètent parfaitement ce véritable couteau-suisse de haute-fidélité française.

L’installation

Alors que le SDA200 Signature ne pèse que 12 kg, le SDA300 Signature montre déjà sa supériorité par sa masse, conséquente puisque de 18,9 kg, impressionnante dans un boîtier acier au format pourtant conventionnel de 440 x 320 x 96 mm (10,4 mm avec les pieds gommes), plus haut de 6 mm que son petit confrère. Utilisé avec pour source principale sa section lecteur-réseau propre, le SDA300 Signature a été intégré sur nos deux meubles Hi-Fi Solidsteel et Norstone et branchés au secteur, au réseau Internet et aux enceintes, avant d’être retesté sur ses parties réseaux, DAC et amplificatrice indépendamment.

En possession d’un ST300 Signature, nous avons pu comparer finement cette partie source, sachant que ce dernier a pour lui l’avantage d’une structure complètement double mono avec une puce de conversion par canal, quand le SDA300 hérite à l’instar du ST200 Signature d’une seule puce.

Pour développer les tests de sa partie amplificatrice, nous l’avons associé aux compactes Fyne Audio F500SP, Atohm GT1 et Jern 15H, tandis que nous avons redéveloppé les écoutes ensuite dans notre autre studio, sur meuble Centaure, alors relié aux plus grosses colonnes T&T Nel Extrême.

Une fois branché et allumé par l’interrupteur 0-1 placé à l’arrière – il sera ensuite possible d’éteindre l’appareil par une pression longue sur la molette droite, avec pour avantage de laisser certains circuits en chauffe –, nous avons utilisé l’application Atoll pour retrouver la musique de notre bibliothèque ainsi que de nombreuses plateformes de streaming, sachant que le SDA300 Signature est aussi compatible Roon. L’utilisation de plusieurs logiciels de lecture nous a finalement encore une fois arrêté à Audirvana Studio, définitivement supérieur pour procurer la plus grande pureté, et donc musicalité, des fichiers audios transférés vers le nouvel Atoll.

Le son

Comme tous les produits Atoll actuels, le SDA300 Signature maintient l’identité sonore de la marque, particulièrement musicale sur la gamme 300, dont les puces de conversions sont cependant toutes différentes entre le DAC interne de l’IN300 (Asahi Kasaï AK4490), du DAC300 (Sabre ESS9038 Pro) et des ST200/300 (TI Burr-Brown 1792), cette dernière retrouvée sur le tout-en-un haut de gamme, propulsée par la puissante amplification dérivée de l’IN300.

Jamais en difficulté, le SDA300 Signature s’accorde particulièrement à des enceintes souples comme les Fyne Audio et les Atohm, avec pour résultat un équilibre splendide et un respect des timbres délicat sur toute la largeur du spectre. Légèrement moins ductile et dynamique que lorsqu’on lui branche le lecteur réseau ST300 Signature par l’une de ses entrées RCA, le SDA300 Signature propose tout de même une source déjà très réaliste quant à l’image et aux couleurs, avec pour résultat des instruments chauds et des voix d’une belle présence, dont le grain immédiatement reconnaissable affiche cette douceur particulière aux puces Burr-Brown, loin d’être aussi obsolètes que certains voudraient le croire.

Dans sa gamme, le SDA300 Signature surpasse sur le plan de la définition et des détails nombre de concurrents, par rapport auquel il reprend particulièrement l’avantage dès que l’on revient à son amplification, avec des résultats encore surprenants sur les déjà énergivores Jern 15H, et surtout face à des colonnes plus conséquentes comme les T&T Nel Extrême.

Par son interface ergonomique, grâce à laquelle on retrouve une offre pléthorique de radios Internet et de service de streaming, dont Tidal, Deezer ou Spotify, se contrôle également la lecture UPnP lancée à partir d’un autre logiciel, dont Audirvana. Certains paramètres musicaux peuvent également être modifiés si besoin, même si l’on sait que pour le commun des mortels (dont les auditeurs), l’interface et la facilité de prise en main restant prioritaires, ce pour quoi l’application Atoll est l’une des plus simples à gérer actuellement. Naviguer entre les pistes devient alors un jeu d’enfant, avec pour plaisir de passer sans contrainte d’une symphonie de Beethoven au R&B dansant d’Eve ou nerveux de Dr Dre, jusqu’à dériver sur « Je ne t’aime plus » de Manu Chao, pour se rassurer juste après avec « Plus Fort que nous » sous la merveilleuse délicatesse de Melody Gardot. Livrés sur une large bande de fréquence, tous ces styles sauront rapidement apporter leurs lots de détails et de rondeur à une écoute inlassablement musicale.

Notre conclusion

En alliant un IN300 et un ST200 Signature tous deux améliorés, le nouveau SDA300 Signature possède une fois de plus toutes les qualités et caractéristiques sonores référentes à Atoll, tout en se démarquant de certains concurrents, qui ajoutent seulement une carte DAC et réseau à leur amplificateur, sans pouvoir atteindre la même qualité de source, ni offrir le même confort d’utilisation qu’avec un écran couleur en façade. Ayant déjà apposé un Essentiel VUmètre aux IN300, ST300 Signature et AM300 Signature, nous nous sommes posé la question d’une potentielle redite à délivrer encore cette récompense sur ce nouveau tout-en-un haute-fidélité. Mais pas très longtemps ! Puisque celui-ci est un combiné des éléments précités, avec l’avantage d’exiger moins de place et un budget plus restreint, cela n’aurait aucun sens de ne pas une fois de plus juger ce produit comme essentiel. Dont acte.

FICHE TECHNIQUE : ATOLL SDA300 Signature

  • Origine : France
  • Prix : 4 000 €
  • Dimensions : 440 x 96 x 320 mm
  • Poids : 18,9 kg
  • Puissance nominale :
    • 2 x 150 W sous 8 ohms
    • 2 x 280 W sous 4 ohms
  • Distorsion harmonique (THD+N) : 0,05 % ; 1 kHz
  • Réponse en fréquence : 5 Hz à 150 kHz
  • Rapport signal/bruit (S/N) : 112 dB
  • Impédance d’entrée : 220 kilo-ohms
  • Entrées numériques : Ethernet (RJ45) ; 2 x Toslink ; 2 x coax SPDIF ; 2 x RCA ; 2 x USB type A ; antenne Wi-Fi ; antenne Bluetooth
  • Sorties numériques & analogiques : RCA pre-out ; Toslink ; Coax SPDIF ; jack 6,5 mm
  • Formats audio : AAC (24-96 kHz 16 bits) ; FLAC (44,1-96 kHz/16-24 bits ; 192 kHz/1—24 bits) ; MP3 (8-48 kHz A6bits) ; WAV (22-96 kHz/1—24 bits) ; AIFF & ALAC ; DSD 64 & 128 ; MQA

Paru dans VUMETRE n° 44

VUMETRE N°44

7,00 10,00  TTC

Novembre – décembre 2022 Version papier : 10 € (frais de port inclus) / Version digitale : 7 € Outre le plaisir de découvrir les nouveautés liées à votre passion et l’activité de l’industrie audio, nous vous proposons deux formats :

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