Artiste : Bert Jansch
Album : Jack Orion
Label : Sanctuary Records
Lien : https://www.bertjansch.com
Style : Blues Country Folk
ALBUM INDISPENSABLE
Comment trouver dans sa collection trésor plus précieux que les albums de Bert Jansch ? Ce musicien écossais, décédé en 2011, n’est pourtant pas le plus mis en lumière par les médias. Ce qui fait en partie l’intérêt de se pencher sur sa discographie. Encore adolescent il fréquente un club folk où il rencontre des musiciens locaux, aujourd’hui reconnus pour certains, qui lui permettent de s’initier à la musique d’artistes américains de blues et de folk. Au début des années 60 il parcourt l’Europe en jouant dans les rues, bars et cafés pour subvenir à ses besoins. Durant cette période il est proche des membres du futur Incredible String Band. En 1965 sort sont premier album éponyme, réalisé à partir de bandes enregistrées en 63. En 68 il fonde le groupe Pentangle qu’il abandonnera à sa destinée quatre ans plus tard. Sa discographie est plantureuse, si on veut être exhaustif on peut compter une quarantaine d’albums live et studio. Si lui ne reconnais qu’un petit trio d’influence, Big Bill Bronzy, Davy Graham et Archie Fisher, un grand nombre d’artistes ont repris ses morceaux à leur compte. Parmi eux on peut citer Donovan, Bob Dylan, Nick Drake, Jimi Page ou encore Neil Young.
Choisir un disque est éminemment subjectif, d’autant plus face à une telle quantité. Cependant s’il y en a un qui semble faire consensus et qui a scellé la réputation de l’artiste c’est bien Jack Orion. En 1966 le nom de Bert Jansh n’est déjà plus celui d’un inconnu au sein de la scène du british folk revival. Pour son troisième album, il choisit des morceaux issus du répertoire traditionnel, au service desquels il met sa science du picking et sa virtuosité, accompagné sur certains titres par John Renbourn avec qui il fondera Pentangle. Tout en renouvelant les arrangements de ce corpus, il définit de nouveaux standards. Ce disque est l’archétype de celui que tout amateur de guitare acoustique se doit de posséder dans sa collection.
L’enregistrement se contente du minimum mais il n’y a absolument pas besoin de plus pour ce genre de dispositif simple. Une guitare bien au centre puis lorsque ce sont deux guitares qui interviennent, chacune reste de son côté. La voix de Bert Jansh, quand elle vient en ornementation, elle reste bien collée à sa guitare. Les cordes pincées sont reines et on les imagine idéalement écoutées sur un système à la fois dynamique et chaleureux, avec des timbres raffinés. Pourquoi pas du tube avec de belles enceintes italiennes pour sublimer l’adresse technique des deux musiciens et renforcer le côté authentique de cette musique sans âges.