Artiste : Hakushi Hasegawa
Album : Mahōgakkō
Lien : https://hakushihasegawa.com
Label : Brainfeeder
Style : Electronique
Hakushi Hasegawa est né à Tokyo en 1998. Sa culture musicale vient d’internet où les frontières entre styles musicaux sont poreuses. Cela se ressent sur sa musique qui reste difficilement définissable. En 2017 sort un Ep gratuit sur le net qui attire l’attention de ses compatriotes. S’ensuit un Ep chez Musicmine qui lui vaut d’être cité par la presse de son pays comme l’artiste le plus intéressant et stimulant du Japon. Son premier album attendu, « Air Ni Ni », sort en 2019 et confirme l’originalité de l’artiste, renforçant l’intérêt qu’on lui porte et lui ouvrant les porte d’une exposition à l’international.
Dans son deuxième album, l’inspiration jazz s’est éclipsée pour mettre plus en exergue le côté électronique. Mais attention, dès les premiers titres on est exposé à une musique d’une radicalité assumée, avec des rythmes jungle d’une très grande rapidité, pouvant questionner la qualité du transfert numérique. La voix de l’artiste créant un contraste avec l’aspect heurté de la musique de la première partie du disque. La suite peut faire place à des passages plus apaisés tout en restant bien loin des standards de la pop. Pour ces titres il est possible de faire la comparaison avec la démarche de Björk si elle avait fait un pas de plus vers l’avant garde.
Soyons clair, ce n’est pas un disque à mettre entre toutes les oreilles. Il pourra rebuter dès la première écoute, mais il saura aussi séduire les amateurs d’artistes comme Mike Patton ou John Zorn par sa densité et le fait qu’il éclate toutes les barrières de styles. Si les rythmes électroniques dominent l’ensemble de ce disque, on peut y entendre une batterie, un piano ou une basse qui vont chercher dans une direction plus organique, rejoignant les voix, à dominante féminine, qui amènent de la sensibilité dans ce maelström d’une rare inventivité. Alors génie sans barrières ou talent sans rigueur ? Faites vous votre propre avis.